LE JARDIN PUBLIC
L'ancien cimetière qui entourait l'église fut transformé en jardin public en novembre 1901 et classé monument historique le 2 septembre 1937.Un hêtre pleureur y fut planté à cette même période sur l'emplacement du dépot des restes d'ossements de l'ancien cimetière . Les ossements ont été déplcés et replacés par Mr charles Sébert . Le magnifique hêtre pleureur (fagus sylvation pendula) et malheureusement disparu et remplacé par un jeune arbre de même nature en 2009.
L'ancien hêtre mesurait environ sept à huit mètres de haut et avait un diamètre en surface couverte environ dix sept mètre.Le jardin public possède une entrée côté Est (rue Maclou ) une entrée côté Sud et une autre pour accès à l'entrée du clocher porche (route de St Pol).
A noté qu'il éxistait un calvaire composé d'une grande croix de bois surmonté d'une couverture , il était entouréd'une barrière de bois . Il se placait sur des façade sud du clocher , à gauche de la petite porte d'entrée d'accès à l'église .Il en restait encore quelques traces dans les années 1960.
Ancien cimetière
Avant la supression du cimetière qui entourait l'église d'Avesnes le Comte on lisait l'inscription suivante sur une feuille de cuivre de 0,35m x 0,35 m et fixée à une croix de fer dans le carré de sépulture .
Grégoire Morel
Reposent les corps
de Mr Jean Baptiste
Lefebvre ,natif de Sombrin
Ancien juge de paix du Canton
d'Avesnes-le-Comtedécédé le 16 mai ...............(ou Avaine)
1843 à l'âge de 77 ans ,époux de Dame
Marie Augustine Grégoire ,décédée le 27
décembre 1844 à l'âge de 77 ans et 6 mois .
Emportant dans leur tombes les
plus vifs regrets d'un fils et d'une
fille morts en bas âge
Réquiescat in pace Amen .
Tête de mort en relief posée sur deux monuments parallèles .
......................................................
Autre Epitaphe de l'ancien cimetière ;sur pierre bleue .
D.O.M
ici
repose le corps
de M. André Louis
Vilmant
natif d'Arras
curé doyen
d'Avesnes le comte
décédé le 4 mars 1822
âgé de 67 ans
Requiescatin pace
Amen .
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L'affiche suivante , en papier fort ,formant chronograme , à été posée dans l'église pour l'installation canonique de M. Vilmant comme curé doyen , le 5 février 1803 ; au centre d'un cadre déssiné à la plume ,un lit .
Dmino Vilman
+
enfin paraît le choix si longtemps désiré
d'un pasteur pour Avesnes à la foi rappelé
c'est Vilmant si connu ,homme de grands mérites
Qui va faire d'Avesnes ,un vrai peuple d'élite
corDe Uno Vero pUroqUe e XULtate in VILMan
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EGLISE
Remarquable édifice ,entièrement voûté qui se compose d'un petit choeur flanqué d'une sacristie suivi d'une nef de quatre travées planquées de bas côtés . Construite à partir de grès et silex pour le soubassement , partie en calcaire blanc du pays , certainement tiré des vastes souterrains qui sillonnent le sous sol d'Avesnes .
A l'ouest s'élève un clocher dont le rez de chaussée forme un porche , la longueur totale de l'édifice est de 42,20 m à l'extérieur et de 37,20 m à l'intérieur .Le Choeur à une longueur extérieur de 8,40 m pour une largeur de 7,30 m ,
à l'intérieur une longueur de 7,40 m et une largeur de 4,80 m .
La longueur totale de la nef est de 18,40 m à l'extérieur et de 14,60 m à l'intérieur, seul le croisillon sud fait saillie de 1,50 m à l'intérieur et de 2,20 m à l'extérieur (côté autel St Nicolas ) .
Les voûtes ont une hauteur uniforme de 8 m , le clocher à une longueur extérieur de 10,10 m est une largeur de 12,10 m .
Le choeur ,construction romane de la moitié du XII ème siècle , le reste de l'église date de la période flamboyante .
Une partie du XV ème siècle ,le reste du XVI ème siècle .
C'est ADRIEN MOREL , capitaine et gouverneur du lieu qui entreprit pendant le règne de Philippe II d'Espagne la reconstitution partielle du bâtiment qui est venu masquer l'ancienne façade occidentale de la nef .
Une date de 1574 inscripte sur une clef de voûte de la deuxième travée de la nef indique l'éxécution des travaux .
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Adrien Morel
Adrien Morel ,seigneur d'Escalus, de Tangry ,de Chelers et autres lieux succéda à Walerand Denis le 1er septembre 1559 comme gouverneur et capitaine de la ville et château d'Avesnes le Comte .
Il prit une part active aux guerres de son temps comme officier des armées de l'Empereur . Brave et vaillant soldat , il se distingua pas moins dans la carrière civile .L'église d'Avesnes , qui avait été à demi renversée , comme le château par le vandalisme des armées d'alors , fut reconstruite ainsi que le clocher par le seigneur de Tangry , que le roi Philippe II d'Espagne aida de ses largesses . La part que prit ce personnage fait pour Avesnes un sujet illustre de vénération .
Chevalier d'honneur du conseil d'Artois en 1585: Adrien Morel conserva tout ses titres et ses fonctions jusqu'à sa mort survenue le 13 juin 1590.
Il fut inhumé dans l'église qu'il avait relevé avec tant de soin , au pied de l'autel de la St Vierge ,on pouvait voir encore son mausolée jusqu' en 1793 avant le vandalisme des révolutionnaires.
Son fils lui succéda le 15 juillet de la même année .
ARMES ; d'argent à la face vivrée de sable .
ECU ; Timbré d'un heaume d'argent de face grillé et liseré d'or ,orné de ses lambrequins , sommé d'une couronne de vicomte .
SUPPORTS ; Deux levrettes d'argent colletées de gueules .
écu d'Adrien Morel
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Historique de l'édifice .
L'église ancienne est presque inconnue . Il est possible d'affirmer qu'elle occupait le même emplacement de celle-ci qui ,de nos jours est debout . Au 19 ème siècle ,en creusant une fosse dérrière le choeur , le fossoyeur de la commune découvrit une sépulture paraîssant remonter au Xème ou XI ème siècle . Trois petits pots percés près du squelette . Ces vases étaient remplis de charbon . De long clous ayant servi à fixer les planches du cercueil gisaient près du cadavre qui paraissait avoir appartenu à un individu de haute stature .Nous savons qu'au XI et XII ème siècle outre l'eau bénite ,on plaçait dans le cercueil des pots remplis de charbon dans lequel on brûlait de l'encens ; ces pots étaient percés de petits trous sur la panse , pour que le charbon eut l'air et que la combustion put durer le temps necessaire .Les morts étaient inhumés dans les cimetières qui toujours entouraient les édifices religieux . Mais nous savons que l' église dont le choeur subsiste encore de nos jours à été érigé au XII ème siècle ,entre 1160 et 1180 . Aussi le cimetière pouvait-il appartenir à cette construction .Un document du XIII ème siècle ,conservé aux archives départementales d'Arras ,présente une très grande importance historique . Ce parchemin témoigne de l'éxistence de l'église en 1250 , il s'agit d'un accord entre Guillaume d'Ebredun ,chanoine d'Arras et Achard ,bailli d'Avesnes ,au sujet d'une "Refectio et facio cacelli ecclesie Avenis " en l'an du seigneur 1250 ,le 3 septembre . L'accord établi entre le chanoine du chapitre d'Arras , le bailli et le curé d'Avesnes le comte concerne la réparation d'une balustrade à l'église de façon que les frais soient reportés entre le bailli et le curé . Ce parchemin atteste donc l'éxistence d'une église à Avesnes le Comte en 1250 puisqu'il s'agit déjà d'une réparation .
s'il y eut une flèche de pierre au clocher de l'église ,(aucun document ne l'atteste) elle fut montée après 1610 car sur l'aquarelle sur Avesnes le comte de C de Croy le clocher n'apparait pas en pierre . Selon Mr Ledru ,Linas,Rodière et Héliot , elle fut détruite au mois de janvier 1736 par un ouragan . C'est en 1769 que la lourde toiture actuelle fut substituée aux trois conables parallèles qui coiffait la nef et les bas côtés et en 1785 que l'église est reblanchie et le clocher voûté .L'incendie de 1790 occasionna des dommages à l'église , on enregistre le 28 septembre de la même année que la fabrique est chargée de payer 300 livres pour permettre la réparation du clocher qui avait été dévasté par le feu .
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Le clocher de l'extérieur .
Le clocher massif et carré est érigé contre la façade occidentale de l'église . C'est un clocher porche épaulé par de puissants contreforts droit et flanqué sur sa face nord , d'une tourelle d'éscalier ajourée d'étroites fenêtres .Le parment externe des mûrs est orné avec une grande sobriété ; des cordons en larmiers et en retraites en talus au delà du troisième cordon sont établis perpendiculaire aux murailles .
Des statues décoraient la base de chacun des contreforts .Il s'agissait de figures indépendantes les unes des autres et non amalgamées en un groupe . Ces sculptures abritées dans des niches ,étaient posées sur des consoles et coiffées de dais .Ces niches apparentes sont soutenues par des pédicules ornés de fleurs et de baguettes torsadées reposant chacune sur une petite base . Une grive mangeant des baies garnit la console d'un des contreforts occidentaux . Sur la tête des contreforts , quatre échauguettes montées en encorbellement sont assises aux angles ,celles-ci ,à l'origine étaient reliées par un chemin de ronde . Le clocher s'abrite sous un dôme en charpente à huit pans que couronne un petit lanterneau . Cette toiture recouverte d'adoises naturelles est à son extrémité surmontée d'une croix ouvragée . C'est dans la partie inférieure de ce couronnement qu'ont été appentues les cloches ( il y eut un carillon a une époque ) La stabilité d'un tel édifice dépend du bon choix des matériaux utilisés en sous bassement , ici un grès matière résistante et le reste de l'élévation , la pierre blanche du pays .
La tour à été victime d'incendies ,aussi à t-elle subit de nombreuses restaurations
En avant de cette entrée ,un grand arc brisé réunit les deux contreforts occidentaux auquels il est parfaitement liaisonné .Au dessus une petite toiture en ardoises,dissimule partiellement la fenêtre occidentale du second niveau de la tour . A l'origine ce porche était voûté vu la présence encore visible des branches d'olives ,sectionnés à environ 0,75 m de leur naissance , des formerets et des culots.
ceux-ci représentent respectivement du nord au sud des végétaux et des têtes d'hommes , on apperçoit également sur les faces Est et Ouest les traces d'une lierne , aujourd'hui disparue .
La voûte supportait initialement une terrasse à laquelle on pouvait accéder par la baie existante au sec ond niveau du clocher . Cette terrasse était bordée certainement d'une balustrade disparue surement à l'éffondrement de la flèche le 15 janvier 1736 .
Au font de l'avant porche s'ouvre une porte dont l'arc surbaissé est couronné par une archivolte en accolade ornée à son extrados de crosses végétales et sur sa pointe d'un fleuron de chaque côté , entre le retour horizontal de l'archivolte et le cordon manquant à l'appui de la fenêtre supérieure s'allongent des niches à dais et consoles dont l'une abritait autre fois la statue de Ste Barbe aujourd'hui disparue (volée dans l'église en 1979)
Un cordon horizontal sépare cette entrée d'une large baie en arc brisé à trois formes . Son remplage relevant du décor flamboyant ,dessine des trèfles et des quatre feuilles disposés autour d'un oculus .Quand à la mouluration d'encadrement ,elle est continue et prismatique .
A même hauteur ,sur la face sud ,une autre baie à tiers point éclairait le premier niveau de la tour , elle est aujoud'hui bouchée .On peut supposer que cette ouverture est inhérente à la construction de la tribune ou se trouve installé l'orgue ,que l'on peut situer fin XVIII ème ou début XIX ème siècle . au niveau de son seuil court sur un cordon horizontal tandis qu'un autre se recourbe pour fermer un archivolte.
L'étage intermédiaire de la tour est percé sur chacune des faces Nord ,Ouest et Sud d'une petite ouverture en plein cintre . Quand à la face Est , elle est totalement masqué par la haute et unique toiture de l'église qui à remplacée les trois combles parallèles de l'origine . Les ouvertures ,coiffées de leur seuil sur un cordon qui contourne les contreforts .
Sur la facade Sud du clocher ,entre les baies du second et troisième niveau se trouvait alignés trois écussons dont les armoiries ont été buchées pendant la révolution , ainsi en fut fait un compte de l'an II
"payé à Lanoralle Bonvalet cent livres pour avoir ôté les fleurs qui paroissoient sur le clocher et dans la dite église
Par manda du vingt Frimaire,l'an deuxième de la République "
21 novembre 1793 .
Selon P. Ignace , ces écussons étaient aux armes de la maison d'Autriche et celle du gouverneur et capitaine Adrien Morel ,puis il fut ajouté ensuite en 1640 celles du roi de France ;
Pour C. Linas ; les armes d'Espagne et des seigneurs d'Escalus et le troisième aux armes de France et aurait été placé en 1640 également .
Le troisième et dernier niveau de la tour était autrefois éclairé sur chacune de ses faces par deux baies germinées en tiers point . Une moulure prismatique dépourvue de chapiteaux et de bases pourtourne chacune de ces baies .
Mais aujourd'hui : seul l'une d'entre elles , la baie Nord , n'a été condamnée . Des cordons horizontaux qui courent au dessus comme en dessous de chaque baies ,en obeissant à leurs contours ,ne s'arrêtent nullement au contrefort mais le contourne .
Deux poissons mis en sautoir apparaissent sur le pédicule d'un des contreforts Nord du clocher . On peut y reconnaître à volonté un souvenir de la famille Cabliau ( note de M. Linas)
Note :
Catherine Cabliau ,décédée le 18 janvier 1487 était l'arrière grand mère maternelle de Marie de Brake ,épousede Lambert Morel (fils d'Adrien Morel )
Cabliau :
Nom de factieux qui troublèrent la Hollande en 1350 . Ils prirent le nom du poisson appelé cabliau et ils se promettaient de dévorer leurs adversaires , comme le cabliau dévore les autres poissons .
Ce clocher en pierre à t-il éxisté ? l'aquarelle de de Croy semble prouvé que non . Si flèche en pierre il y a eu ,elle daterait donc d'après 1610 ? ou peut être n'a t-elle jamais été mise en oeuve ! La période de construction de flèches de pierre en Artois comme Ecoivres , Camblain l'Abbé , Bethonsart , Savy Berlette , Hermaville , Mingoval , Habarcq encore présent de nos jours remontent au XVI et XVII ème siècle . Aujourd'hui le clocher s'abrite sous un dôme en charpente à huit pans surmonté d'un petit lanterneau le tout recouvert d'ardoises naturelles .
Réparations :
Achat de 1000 ardoises en 1805 ,puis complété 2 ans après où il fut ajouté une girouette est coq (coq remplacé en 2014)
Réfection à neuf en 1812 .
Remise à neuf en 1825.
Réparations en 1855 , 1869 , 1895 .
La situation redevient dramatique en 1930 à la suite de l'ouragan du 12 janvier 1930 ,un crédit de 300 000 francs est en vote au parlement , ce n'est qu'en 1934 -1935 qu'est attribué cette subvention et pourtant dès 1948 l'architecte Sallez écrit que la toiture n'est pas refaite ;
En 1950 la toitest enfin refaite .
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Le choeur .
Sous la croupe polygonale , le choeur de l'église présente un volume restreint ,semi cylindrique ,maintenu en équilibre par quatre contreforts ; leurs emplacements correspondant à l'intérieur au retombée des voûtes d'ogives . L'abside ,semi cylindrique ,est flanquée de deux contreforts archaîques ; des cylindres ,se rétrécissent ,sont amortis en guise de talus par de petits cônes . Ils doivent résulter d'une simplification du contrefort colonne .
Les contreforts de ce modèle ,qui rappellent effectivement les contreforts colonnes employés par les romains ,se retrouvent en plusieurs églises Francaise et de l'actuelle Belgique antérieur au XIII ème siècle .
La travée droite du choeur est flanquée de contreforts talutés actuellement coiffés de tuiles plates , ces contresforts en briques reposent sur une base en grès : il s'agit d'une rénovation .
Le choeur est couronné d'une corniche , une tablette est directement posée sur des mordillons . Cette ordonnance fut à la mode aux XII ème et XIII ème siècle en notre région comme l'ensemble du nord de la France . Trois ouvertures marquent les trois axes cardinaux , le nord ,l'est et le sud .Une particularité est à noter , un cordon souligne l'arc brisé de la fenêtre axiale . Le choeur s'abrite de nos jours sous une couverture d'ardoises naturelles . Le toit de l'abside est surmonté à son extrémité d'une croix de fer forgée ,ouvragée . En 1811, le maire de la commune indique que le toit était recouvert de tuiles flamande , mais aussi qu'un mauvais vent d'ouest occasionna à chaque tempête des réparations . Il décide de vendre les tuiles et de couvrir le chevet d'ardoises de "Fumay" (Ardennes) comme le toit de l'église et de la tour ; cette décision fut suivi d'effets l'année suivante .En 1921 , le conseil municipal déplore la nécessité ou l'on se trouve de refaire entièrement la toiture du choeur .L'observation est renouvelée huit ans après . En 1958 on constate que les infiltrations dues aux chutes de pluies continuellent occasionnent de nouveaux et important dégats et qu'en raison de l'humidité persistante , le mobilier classé se trouvant dans l'édifice ,subit de graves dommages . On relève enfin aux archives des monuments historiques de Paris en l'année 1959 ,une restauration complète de la toiture du choeur qui actuellement est toujours en bon état . Si vu de l'interieur , les volumes du choeur paraîssent fort simples , on n'est pas plus surpris de découvrir qu'à l'intérieur ,ce choeur présente une grande originalité , il est en effet voûté d'ogives . La colonne médiane située au nord est agrémentée de deux palmettes supplementaires . Le travail demeure t-il inachevé aux autres colonnes ou une restauration des premières modifie 't-elle l'aspect initial ? Du côté nef , le choeur est limité ,au nord et au sud ,par deux faisceaux de colonettes dont l'une est plus importante et les deux autres plus petites ,coupée à environ le tiers de sa hauteur ,et coiffée d'un chapiteau cubique orné de grappes de raisins et de feuilles de vigne . Ces fûts brisés à hauteur d'homme seraient le résultat d'une main barbare soucieux d'ajuster une boiserie , comme nous l'avons vu précédemment , en 1898 . De nouveaux motifs agrémentes les corbeilles à chapiteaux ,étagées entre une astragale et un tailloir carré . aux côtés des volutes rudimentaires et des palmettes , on découvre desfeuilles dentées puis des feuilles d'eau employées en crochets . Certaines corbeilles ont leur motifs proches de ceux en usage à l'époque près romane ; essentiellement linéaires , ils sont produits par la combinaison de simples traits gravés dans la pierre pour leur donner du volume à l'exemple de ceux de la nef de Lillers . Sur la face nord de la travée droite du choeur ,le St Sacrement est aujourd'hui exposé dans une haute niche de 2,07 m , reposant sur le sol .L'encadrement de cette niche déssine une anse de panier à trois centres surmonté de crosses végétales et de feuilles de vigne associées à des grappes de raisin , la mouluration d'encadrement continue et sous chapiteaux se prolongeait autrefois dans sa partie supérieure par un fleuron aujourd'hui disparu . Les claveaux sont moulurés de tores à profil segmentaire séparé par un onglet . Le style même de cette niche est suffisamment ouvragé pour être placé postérieurement à l'édification du choeur : elle à dut être aménagée à la période flamboyante . Une observation attentive de cet édicule montre que les pierres formant son fond ne sont pas liées à cellee de l'ebrasement . D'autre part , le niveau du sol intérieur de l'église est à cet endroit à environ 1,40 m plus bas que l'extérieur . De cet examen , on peut conclure que primitivement ,cet encadrement était celui d'une porte . Sur la face sud de la travée droite du choeur ,une porte s'ouvre sur une sacristie construite au 19 ème siècle . Au passage ,nous remarquerons l'imposante épaisseur du mur .
Pierre Héliot signale que les murs ont généralement une épaisseur proportionnée aux charges qu'ils doivent supporter . Le cas exeptionnel au choeur de l'église d'Avesnes le Comte puisque l'épaisseur du mur ici atteint les 1,10 m. Pour les voutes ornés d'ogives , les constructeurs se sont contentés de rejeter les poussées vers les contreforts .Mais certains maîtres d'oeuvre ruraux ,timides artisans ,élargirent les murailles outre mesure de crainte que le poids des voûtes ne causat leur déversement .Aussi ce principe se rencontre encore au XIII ème siècle aux églises de Fauquenbergues et Senlis (Pas de Calais) . L'encadrement de cette porte est en anse de panier , l'ornementation s'agrèmente de motifs identiques à ceux de la porte qui lui fait face . Il est évident que le maître d'oeuvre du XIX ème siècle s'est inspiré du travail de son prédécesseur , soucieux de ne point rompre l'harmonie de l'ensemble . Il aurait copié à quelques détails de sculptures près de la décoration de la porte murée .
(I Cauwel)
Le choeur suite
Le choeur de l'église d'Avesnes le Comte du XII ème siècle est très simple puisqu'en plan , il se réduit à une simple travée borlongue dans le sens nord- sud ,suivi d'une abside en hémicycle ,au dedans comme au dehors . Couverte par une voûte en cul de four assisté ,l'abside est armée de deux branches d'ogives à deux tores séparés par une arête . Celles-ci viennent buter sur le doubleau séparant cette abside de la travée droite la précédant .Le voutement de cette surface irrégulière est peu satsfaisant puisque les branches poussent sur le doubleau sans rencontrer de forces contraire de l'autre côté . Quand à la travée droite du sanctuaire , elle est dotée d'une voûte d'ogives bombées à quatre branches dont le profil domine une gorge encadrée de deux tores sur bandeau . Une clef de voûte nue , poncture les raccords du réseau de la voûte ,les voûtains sont appareillés de claveaux dont les lits , se brisant sur la ligne de faîte ,dessinent une série d'octogones à la façon des toiles d'araignées ; le centre commun de ces figures coincide avec l'intersection de l'axe des ogives . L'armatures d'une voûte comprend les ogives ,le doubleau et les formerets . Ces derniers ,à Avesnes , se présentent sur l'aspect d'un petit tore en amande dégagé par une gorge . Les premières voûtes d'ogive étaient dépouvues de formerets . Ces dernières ,de profil carré , étaient fréquents en la région de bourgogne ou l'on était habitué de monter sous les voûtes d'arêtes. A l'imitation des voûtes bourguignones , on introduisi le formeret vers 1140. A Avesnes le Comte , les formerets reposent -ils aux angles des tailloirs . Mais le profil en amande dégagé par une gorge invite , nous pensons à conclure à un ajout .Partant du doubleau ,à 6,60 m du sol , les deux branches d'ogives de l'abside retombent sur les colonnettes tronquées à 2,20 m du sol et reposent par l'intermédiaire de tailloirs carrés , sur des culots en pyramide renversé ,les corbeilles des chapiteaux sont incluses entre une astragale et un tailloir ,elles sont ornés aux angles de volutes rudimentaires .Dès le second quart du XII ème siècle , nous savons que là ou il n'y avait qu'une ogive et deux formerets à soutenir ,on se contenta habituellement de les faire retomber sur un support commun comprenant une simple colonne . Un examen plus attentif dévoile ici l'emploi d'une pierre blanche et neuve au culot ,tandis que la pierre du chapiteau est plus vieille et abimée . Cette observation invite donc à conclure en faveur de la première solution ! Une restauration du XIX ème siècle serait à l'origine de l'état actuel . Il n'est pas impossible que ces colonnes aient été sectionnés pour permettre en 1898 ,linstallation de nouvelles boiseries dont on peut encore appercevoir une rainure d'encadrement dans le flan des colonnes qui délimitent l'abside de la travée droite .Un large doubleau retombe ,au nord et au sud ,sur un faisceau de colonnettes dont l'une est plus importante et l'autre plus petite ,posé au sol sur un sol cruciforme . Au dessus le profil de la base circulaire présente deux tores imposants , alternant avec deux baguettes , séprées des tores par un canal . Les corbeilles des chapiteaux s'apparentent à celles étudiées dans l'abside : sobrement sculptées entre une astragale et un tailloir carré ,elles sont uniquement ornées aux angles de volutes rudimentaires .
(I Cauwel)
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La sacristie
La sacristie à été logée dans l'angle rentrant formé par le croisillon sud et le choeur ; l'angle est ainsi fermé .
Les sacristies sont plus souvent des constructions réalisées au XIX ème siècle ; il en subsiste quelques unes dâtant du moyen âge , mais elles sont rares .
Les prêtres devaient revêtir habituellement leurs vêtements sacerdotaux dans l'église même le cas fut exemplaire à Avesnes le Comte . D'après l'Avesnois G. Cappe de Baillon en 1854, la sacristie se logeait dans le fond de l'abside séparée du choeur par la maître d'autel qui s'encadrait de deux portes . Un peu partout au XIX ème siècle , on voulut amménager un local distinct de l'église pour y ranger les objets de culte . Les archives communales et départementales conservent des projets de construction d'un tel local pour notre église .
L'architecte arrageois Mr Carré insista dans son rapport du 27 juillet 1861 ,sur la nécéssité de construire à Avesnes le Comte une sacristie "l'urgence est constante pour tous " il précisait que les fonds modestes de la paroisse ne permettait d'édifier une grande oeuvre mais simplement de concevoir une pièce qui répondrait aux premiers besoins . Un mois plus tard , le 12 aout 1861 ,le maire de la commune P. Ledru présenta au conseil un devis . Après mûre reflexion , le maire déclara que le plan était parfaitement dréssé et c'est ainsi que le projet fut accepté ;le conseil demanda simplement une modification du toit projeté , car celui ci masquerait partiellement les fenêtres du croisillon sud et du choeur . Dès 1862,la sacristie fut érigée sur le cimetière des doyens . Mais la suggestion du conseil ne fut pas respecté puisque 10 ans après l'architecte Delannoy préconise la pose d'un toit à quatre pans n'interceptant pas la lumière . En effet , le zinc de la plate forme laissait pénêtré la pluie qui avait déjà depuis longtemps détérioré le plafond . La fabrique d'Avesnes le Comte délibéra sur l'état défectueux de la bâtisse et imposa une restauration " Baisser le plancher usé et troué et le remplacer par un pavé plus solide et plus durable ,puis établir un toit à quatre pans qui s'éléverait à la naissanse de la fenêtre du choeur vis à vis de laquelle serait une sorte de véranda ou vasistas pour ne point intercpter la lumière" Ce travail ne fut pas réalisé puisqu'en 1898 l'architecte Delannoy renouvela sa demande d'un toit à quatre pans pour la sacristie ou tout au moins d'un vasistas qui rendrait son plein jour à la fenêtre du choeur , privée sans cela de la moitié de sa lumière et encore en 1932, l'architecte Vandenbergue souhaitait remplacer la toiture de la sacristie en tôle ondulée par une plateforme en plomb comme elle aurait dù exister primitivement .
De plan carré ,cette sacristie forme une pièce de 17 m2 . Ses murs intérieurs constitués de briques recouvert de badigeon ,laissant apparaître au mur sud , les bases de la mouluration d'encadrement de la baie orientale de la chapelle St Nicolas . De même , la baie sud de la travée droite du choeur fut à demi aveuglée . La sacristie est éclairée , au sud ,une porte la met en communication avec le choeur . A l'extérieur ,ses murs sont érigés en divers matériaux: un damier de grès et de silex constitue le sous bassement qui assure l'étanchéitée de la bâtisse mais aussi ,poursuit le motif observé autour de l'église , puis un mur de craie assisté est percé au sud d'une ouverture ; enfin une corniche ,formée d'une tablette posée sur des mordillons sculptés , la couronne rappelle l'ornementation du choeur . Dans un souci d(homogénéité , l'architecte à repris dans la construction de cette sacristie , des éléments architecturaux et des matériaux précédemment utilisés dans l'église qui contribuent à l'harmonie globale de l'édifice .
(I Cauwel)
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LEXIQUE D'ARCHITECTURE :
Barlongue : se dit de la forme allongée en général rectangulaire dont la longueur est orienté perpendiculairement à la direction principale de référence .
Cul de four : voûte en forme de quart de sphère ,utilisée dès l'antiquité et jusqu'à la fin de la période romane pour couvrir les absides .
Abside : partie qui termine le choeur de l'église .
Ogive : qui désigne un arc brisé formé par une voûte .
Tore : solive géométrique représentant un tube recourbé refermé sur lui même .
Doubleau : arc transversal saillant situé sous la surface interne d'une voûte en berceau .
Bandeau : moulures unies larges et peu saillantes se profilant en surface verticale ou horizontales .
Voutain : partie d'une voûte délimitée par des arêtes ;
Claveau : pierre taillée en biseau qui forme un arc de voûte .
Lit : assise dans une construction de pierre .
Octogone : piles à huit faces .
Formeret : nervures parallèles d'une voûte gothique , elles sont placés parallèlement à l'axe de la nef .
Tailloir : ou Abaque , partie supérieure du chapiteau de colonnes .
Culot : élément d'architecture d'un objet cylindrique .
Corbeille : ornement en forme de corbeille .
Astragale : moulure ronde qui embrasse l'extrémité supérieur d'une colonne .
Volute : motif d'ornementation constitué par un enroulement en forme de spirale .
Faisceau : ensemble d'éléments longilignes liés ensemble .
Baguette : moulure qui sert à l'encadrement .
Palmette : motif en forme de rameau .
Fleuron : représentation de fleurs servant d'ornement .
Edicule : petite construction autonome ou figurée sur le bâtiment .
Embrasement : partie droite de biais d'une baie de porte ou de fenêtre se trouvant dans l'épaisseur du mur ou de la paroi .
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