Ce blog évolutif sur l'histoire d'Avesnes le comte et de son église est le fruit de recherches et un résumé de notes,de textes divers ,de documents originaux que j'ai rassemblé depuis quelques années . Les principales notes proviennent d'écrits de Mr Ledru auteur de l'histoire d'Avesnes ,de la thèse de Mme I Cauwel et d'autres qui seront cités au bas de chaque article . Je remercie la municipalité pour l'accès à l'église ce qui m'a permis de réaliser les photos . Bonne lecture .
Mr Laby Jean Paul .
Avesnes le Comte
"Si nous voulons être les acteurs responsables de notre propre avenir ,nous avons d'abord un devoir d'histoire "
Bourg du Pas de Calais 62810 .........Avesnois -Avesnoise Chef lieu de canton 2105 habitants altitude = mini 99 m maxi 154 m Lat = 50° 16 37 N--Long = 2° 31 44 E Surnom de "nanal " On retrouve ce mot de nanal dans la langue d'Oil du dialecte Français du XII et XIII ème siècle comme ; nen , nenal , nenil et nanal ce qui veux dire non .donc il faut penser qu'un "nanal" est quelqu'un qui dit souvent non ou quelqu'un de têtu . L'origine d' Avesnes découlerait du bas latin "Avesnae" . Les Avesnes , terrain vague incultes situés à la limite des banlieues ,c'était là le séjour assigné aux voyageurs ou étrangers de passage . La nature du terroir à donné lieu à l'interprétation du mot Avesnes , qui suppose le genre d'endroits infertiles ou il pousse que de la folle avoine . Beaucoup de communes d'Artois et des Flandres tient leur origine du mot "avesnae"Avesnes porta le nom d'Avesnes Comitis pour la distinguer d'Avesnes les Normains ou les Bapaume et en Hainaut . D'autre pensent que le nom d'Avesnes dériverait du latin "advenae" = étrangers , gens qui viennent du dehors s'établir dans un autre lieu .
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Chronologie des noms portés .
1150 : Avennae 1197 : Avennis 1206: Avelnes 1240 : Aveniae 1253 : Avesnae XIII ème siècle : Avesnae domini comitis pontiventis 1287 : Avesnes 1300: Avennes 1315 : Avennae Comitis 1389 : Avesnez 1425 : Avesnes le conte 1429 : Avesnes 1605 et 1610 : Avesne le comte ou Avesnes le Conte 1740 : Avène le comte 1793 : Avesnes l'égalité (loi du brumaire an II) XX ème siècle : Avesnes le Comte
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(photos des pages de jp Laby )
L'origine du bourg d'avesnes le comte est sans nul doute fort ancienne. Si l'on en croit le Dr P. Ledru qui écrivit son histoire , les celtes s'étaient très tôt installés sur le site . Dans les premiers temps ,leur vie nomade et pastorale ne laissa pas de traces de leur séjour .plus tard , les habitants du pays ,connus sous le nom d'Atrébates ,fondèrent des villages ou des cités dont la capitale fut "Nométocéna" (Arras aujourd'hui). Près des sources primitives du Gy , on retrouva au 19 ème siècle ,des dolmens ,des fontaines ou des puits sacrés (au lieu dit le fond dragon) témoignant ainsi l'établissement d'une tribu gauloise à Avesnes le Comte . A l'époque gallo romaine ,deux centre d'habitations ou villages prospérèrent de part et d'autre du Gy ,l'un sur la colline ou fut établi l'oppidum ,l'autre ,dans le vallon sud ou fut érigé un temple . Des routes reliaient Avesnes aux citées voisines tel Aubigny en Artois ,fosseux , Lucheux et St Pol . La plus importante d'entre elle reliait les habitations des avesnois des deux villages alors séparés et se dirigeait en ligne droite vers la cité des Atrébates ,Arras . Au 19 ème sous l'impultion du docteur Ledru , de nombreuses fouilles furent organisées et permirent ainsi de découvrir des sépultures ,des armures ,des bijoux ,des poteries et des pièces de monnaies . Mais les invasions germanique du V ème siècle ,puis les incursions des normands au IX ème siècle (840-863) ammenèrent les habitants à se retrancher sur l'oppidum sous la protection du châtau fort . Les envahisseurs menèrent une véritable guerre de destruction , arras ,Boulogne ,St Omer ,Thérouanne et une multitude de bourgades furent détruites ou brûlées . Entre temps , les apôtres des gaules avaient répandus dans la contrée les notions de l'évangile à l'exemple de st Vaast et de St Léger . Lors de la grande révolution monarchique qui fit passer la couronne de France à la maison Capétienne , Arnoult le jeune refuse de reconnaître Hugues Capet pour son seigneur . Celui-ci entra en Artois à la tête d'une puissante armée et livra au comte une bataille sanglante dans la plaine de Bavincourt à peu de distance d'Avesnes ,le défit et s'empara du bourg . Jusqu'àu XII ème siècle ; l'Artois fut la possession de la maison comtale de flandres issu de de Bauduin 1 er gendre de Charles le chauve . Quand au bourg d'Avesnes le comte il appartint aux comtes de Ponthieu sinon d'une façon permanente du moins à certains intervalles . Les démélés de la Flandre et du Ponthieu ont pu la faire passér tantôt de l'un ,tantôt de l'autre des deux grands vassaux . Il est difficile de connaître avant ce XII ème siècle ,les noms des seigneurs avesnois ,Guichard ,Lénufle ,Gauthier et Jehan d'Avesnes (ce dernier Avesnes sur Helpe et peut être une erreur ). Guichard est signalé comme guerroyant contre les infidèles et il devint connétable de Tripoli en Syrie . Il maria sa fille Geneviève de Duraisne à Adam de Gomiécourt . Ces derniers vendirent au roi de France , Louis VII le jeune en 1154 le droit de Quint de Geneviève avait sur Avesnes et Liencourt . Lénufle ,seigneur d'Avesnes il est fait mention dans une charte érigée en 1206 et qui à pour objet la vente de la dîme de Blavincourt à l'abbaye de Mareuil . C'est aussi dans les chartes que l'on retrouve Gauthier .
ce seigneur après la cession de la ville au côte d'Artois en 1257 est investi à la cour d'Arras des fonctions de maître d'hôtel . Il eut un fils dont la bravoure et les aventures en firent un héros légendaire . Sa vie devint le sujet d'un roman historique du à un trouvère de l'époque . On croit qu'il mourut en 1257 . Entre temps dans la seconde moitié du XII ème siècle (1160et 1180) l'église St Nicolas d'Avesnes le comte aurait été construite , seul le choeur subsiste encore de nos jours . Chatellenie des comtes de Ponthieu , Avesnes échoit en 1237 à St Louis qui investit son frère Robert 1er du comté d'Artois . La même année , la création du bailliage à Avesnes remplaça la juridiction , à la fois civil et militaire fut constitué . A Robert 1er succéda son fils Robert II qui vint quelques fois résider à Avesnes au château fort et fonda sa chapelle placée sous le vocable de Ste Marguerite et dont il confia l'érection à son bailli Jehan de Beauquesnes au mois de juillet 1295 . Le château s'élevait sur un plateau d'ou l'oeil embrasait le bourg , les plaines et les nombreux bois des alentours .Son enceinte avec des fossés englobait plus de deux hectares . il occupait un quadrilatère irrégulier ou se déroulait ses fossés profond et de solides fortifications . Ce château fort n'était pas seulement une place de guerre ,c'était encore un lieu de plaisance et d'agréments . Aussi les comtes d'Artois , seigneurs d'Avesnes ne manquaient pas d'y faire séjour de temps en temps. Nous pouvons noter parmi ses hôtes , les enfants de philippe d'Artois , la comtesse Mahaut , la reine de France Jeanne de Bourgogne , Eudes IV duc de bourgogne , Philippe dit le Rouvre ses fils et petits fils et Philippe le Hardi duc de Bourgogne . Du moyen âge à la révolution ,le bourg d'Avesnes le comte et son château fort furent très souvent hacelés ,pillés et même brûlés . En 1316 ,c'est Robert III d'Artois ,l'éternel rival de Mahaut d'Artois qui si établit et chasse les troupes de sa tante . Un siècle ne s'était pas écoulé (1414) que le roi de France Charles VI assiègeant le duc de Bourgogne à Arras installe une partie de son armée à Avesnes . Afin de se protéger contre les attaques , l'armée royale décide de fortifier les villages d'Avesnes(rue des fossés) et de Villers Châtel et les troupes se mirent ainsi à ravager la contrée notamment vesr Doulens , Hesdin et St Pol .Elles y causèrent de notables dommages pendant le peu de temps qu'elles y séjournèrent . Un premier traité d' Arras en 1415 suspend momentanément les combats , et la captivité de Jeanne d'Arc en 1430 est le seul grand évènement de la lutte Franco Anglaise dont Arras est le théatre . Les désastres causés par la guerre étaient à peine oubliés ,que deux incendies considérables vinrent désoler Avesnes .C'est précisement en 1448 et en 1468 qu'une partie de la ville et son château furent détruit par le feu . Le roi Louis XI et sa suite en voyage dans les états du duc de Bourgogne s'arrêtèrent à Avesnes le 23 janvier 1464 et couchèrent au château . Ses démélés avec Charles le Téméraire l'amenèrent à occuper tout l'artois . A Avesnes comme à Arras , il semble pas que l'on ait un bon souvenir de l'occupation Française qui dura jusqu'en 1494. Les guerres entre les maisons de France et d'Autriche multiplièrent les conflits dans cette région frontièreentre l'Artois Espagnole et la Picardie Française . Abandonnées de leurs habitants , les 120 maisons d'Avesnes avaient été pillées ,brûlées par les soldats du roi . Le château avait aussi été assiégé et endommagé . La plupart des villages voisins subirent le même sort . Mais en 1482 , le traité d'Arras régularise la situation . La souveraineté de l'Artois et Avesnes reste à la maison d'Autriche .En 1493 , Charles VIII renonce à l'Artois , la rend à la maison d'Autriche , mais conserve cependant sa souveraineté sur la province . La succession directe la met ensuite dans les mains de Philippe d'Autriche en 1481 ,devenu roi d'Espagne sous le titre de Philippe 1er ,puis de Charles Quint en 1506.En 1521 ,ce dernier est èlu empereur à la mort de son grand père . Grace à la paix relative dont joui la région ,Louis XI à François 1er , les habitants décident de relever leurs habitations qui ,assurément étaient très modestes. Or ,dès l'an 1512 , les Français reprennent les hostilités , ce n'est toutefois qu'en 1521 qu'ils brûlèrent à nouveau le bourg et son château . Francois 1er prisonnier doit signer le traité de Madrid le 14 janvier 1526 et céder à l'empereur la souveraineté de l'Artois ,qui va être entièrement séparée de la France pendant plus d'un siècle , la rivière l'Authie constitue désormais frontière avec la France . Notre bourg avait eu toutes ses maisons brulées ,aussi avait-on reconstruit dix ou douze maisons , celles ci furent de nouveau incendiées lorsque la guerre recommença en 1536 .
C'est à coup de canon que les Français abattent en 1553 le château d'Avesnes le Comte et de Beaufort . Les habitants se réfugient donc à Arras jusqu'à la trève . L'artois ne respira qu'après la paix de Cateau -Cambraisis en 1559
Entre temps , en 1536 ,Charles quint avait abdiqué et abandonné la souveraineté des Pays-Bas et de l'Artois à son fils Philippe II ,roi d'Espagne . Ainsi les XV ème et XVI ème avec les guerres fut une période ruineuse pour le bourg d'Avesnes le Comte qui , entre le Gy du bassin de l'Escaut et de la Canche , se trouvait entre les sources d'influences diverses et opposées ; Avesnes se trouvait devenue ville frontière . Le règne de philippe II roi d'Espagne ,comte d'Artois ,seigneur d'Avesnes , s'écoula dans une période de paix et Avesnes en profita pour se relever de ses ruines . Les maisons furent reconstruites , sa forteresse réparée et se fortifications remises en état de défense . En 1598 , Philippe avant de décédé ,avait cédé la souveraineté des Pays-Bas à sa fille Isabelle Claire Eugénie , épouse de l'archiduc Albert d'Autriche . Leurs altesses sont ainsi seigneurs d'Avesnes et leur règne confère à la région une ère de traquilité. Ils s'attribuent le titre de fondateur de l'église comme sucesseurs de Philippe II.
"l'église et chimetière paroissialle dudict bourg d'Avesnes le Conte ,dont leurs altesses sérinissimes ,sont seuls seigneurs et fondateurs de quoi cy pareillement"
Il est pourtant important de noter ici que l'on possède une image du bourg d'Avesnes avec son château et son église au début du XVII ème siècle ; tiré des albums de Charles de Croy . (voir en haut de la page). Après la mort de l'archiduc Albert d'Autriche survenu en 1621 ,son épouse Isabelle continue de règner . En 1693 ,sa succession revint à l'Espagne ,et Philippe IV son neveu la recueillit. Après que Richelieu eût déclaré la guerre à l'Espagne en 1626, les frontières de l'Artois se trouvent à nouveau menacées , les troupes Française commandées par de Rambures ,gouverneur de Doullens , s'emparent d'Avesnes le Comte et la ruinent à nouveau . Seul l'église est épargnée . La misère est telle que l'on doit offrir une cloche de l'église en caution pour garantir le paiement de contributions demandées par l'armée Française après la paix d'Arras . La cloche ne fut jamais rendue . A la suite de la guerre , la peste et le typhus avaient répendu le deuil sur Avesnes . Conquis en 1640 , l'Artois est reconnu possession Française par le traite des Pyrennées du 7 novembre 1659 ,exception faite d'un large territoire entourant Aire et St Omer et qui ne sera rattaché au royaume qu'après le traité de Nimègue en 1678 . Ainsi l'Authie n'était plus frontière du royaume . Le château fort d'Avesnes revint au domaine royal avec le bois Bloquel (ou blocquel), les terres et seigneuries qui relevaient de l'antique manoir (Escalus) . A la fin du grand règne de Louis XIV ,la guerre qui depuis longtemps déjà accablé de ses ravages en diverses régions ,s'abat de nouveau en 1710 sur le canton d'Avesnes . Le quartier général du roi était sur le territoire de Barly et ses troupes cantonnaient au château d'Avesnes le comte . Notre bourg séparait l'armée du maréchal de Villars et celle des alliés .L'armée de France et de Flandre se situait à l'est et au sud , tandis que celle du prince Eugène de Savoie ,de Mylord Malborouch et du comte de Tilly était en position au nord du Bourg. Pendant ces années de guerres de 1710 à 1713 , la misère et la disette furent la conséquence d'une maladie contegieuse ,huit cent personnes moururent à Avesnes , c'est à dire la moitié des habitants . Pareille épidémie reparut en 1723 à Grand Rullecourt et les environs . Le sinistre du lundi 24 dècembre 1731 eut pour cause principale l'explosion d'un baril de poudre , conservé dans un grenier auprés du quel le feu avait pris ; le château , le persbytère et 224 maisons furent brûlés .Cet incendie fut suivi quelques années après ,en 1736 d'un ouragan qui causa d'importants dégats et dommages au bourg . Le plus important aurait été la chute de la flèche du clocher de l'église . Le château qui depuis près d'un demi siècle n'est plus que ruines ,se voit par ordonnance du roi en 1774 ,vendu et démoli . Seuls quelques tours restent debout et menace de s'écrouler chaque hiver ; l'une d'elle sera conservée et résistera au temps jusqu'en 1959. François de Lévis , maréchal de France gouverneur général de l'Artois espère obtenir pour lui et les siens un siège permanent aux états de la province .Ainsi propose t'il au roi Louis XIV , l'échange de la seigneurie de Vélizi près de Versailles ,contre celle d'Avesnes le Comte .Des lettres patentes du mois d'aout 1785 confirment au duc de Lévis cet échange et par conséquent la possession des seigneries d'Avesnes ,de Saulty ,de Sombrin et de Grand Rullecourt . Les seigneuries de Chantereine Vaux , Escalus sont aussi réunis au duché de Lévis , Avesnes devenu chef lieu du duché de Lévis reprend une splendeur nouvelle . Mais deux ans après , le duc de Lévis décéde ,parmi les honneurs funêbres qui lui sont décernés ,on peut noter la litre grandiose dont est entouré l'église .Une large bande noire est peinte à l'entoursupportant à intervalle régulier l'écusson d'armes de la maison de Lévis . On y voyait les trois chevrons de sable sur champs d'or . La couronne ducale surmonte l'écu avec la devise : "Ayde dieu au second chrétien Lévis " Le maréchal eut un fils qui lui succéda dans la seigneurie . Au mois de juin 1789 ,tout le quartier bas d'Avesnes fut la proie des flammes ,42 maisons furent brûlées .Au sinistre en succeda un autre ; dans la nuit du 22 au 23avril 1790 toute la partie haute d'Avesnes est le théatre d'un incendie considérable , cette fois c'est 115 maisons qui sont détruites. Les habitants au désespoir courent au presbytère et supplient leur vieux doyen de venir avec le Saint Sacrement demander à Dieu au pied des maisons embrasées l'intervention de la toute puissance . Après hésitation , l'abbé Cochet cède à la foi vive de tout le monde . Il élève le Saint Sacrement , bénit le peuple et , à l'intant , une effroyable colonne de fumée monte et recule contre le vent . En 1854 , le doyen Lefin recueillera quantité de témoignages de personnes qui ont assisté à l'incendie et qui signeront leurs déclararations. Ce miracle est représenté dans le vitrail axial du choeur de l'église . En 1791, la nouvelle constitution du clergé est établie . Le prêtre assermenté Henri Lechon baptise neufs enfants et célèbre une seule cérémonie de mariage , tandis que l'année suivante il baptise trente deux enfants et célèbre trois cérémonies de mariage . De plus ,en ce début d'ère Républicaine , il préside les fêtes nationnales et les processions burlesques . Quand à la tenue des registres de catholicité ,elle passe le 8 novembre 1792 sous la responsabilité et à l'initiative de la municipalité avesnoise .C'est à cette époque qu'est créé l'état civil . Henri Lechon ,qui va jusqu'au bout de ses idées ,épouse le 22 avril 1793 Marie Anne Léturger , ancienne religieuse de la province . Bénéficiant d'un article du concordat , il régularise en 1804 son mariage à l'église devant l'abbé Vilmant . Entre temps le doyen Cochet qui s'était réfugié chez les Dervillers continuait de dire la messe à l'église . En 1791 , son successeur fit enlever les ornements sacerdotaux ; le vieux doyen dut alors quitter Avesnes pour Arras . Or dès l'année suivante ,il est de retour mais ,il décède au mois de décembre à l'âge de 88 ans . En 1793-94 sous la pression de la menace extérieure , la terreur sévit particulièrement à Arras avec Joseph Le Bon (ou Lebon) ,représentant en mission , qui y perpètre de véritable massacre (il finira lui aussi sur l'échafaud éxécuté à Amiens le 16 octobre 1795). Nous relevons alors à Avesnes que trois baptèmes pour la première année et aucun pour la seconde .Avesnes le Comte n'est plus , c'est Avesnes l'égalité , on trouve pour la première fois cette appellation le 23 aout 1793 ,elle est si peu goûtée , que le 19 brumaire an II (8 novembre 1793) que l'on revient à l'ancien nom . Plus tard on reprend Avesnes l'égalité (An VI) . Il semble que le caprice des agents municipaux chargés des actes publics donnent à la commune l'un ou l'autre de ces noms , cela durera jusqu'à la fin du siècle . Sous l'ancien régime , le doyen Cochet disposait de 15 hectares de bonnes terres ,pâtures et labours . Ceux-ci ont été vendus comme bien nationnal au mois de novembre 1797 au citoyen Jean Louis Mathieu chapellier de profession . Le concordat de 1802 reouvre au culte catholique ,ce que les portes de "la Raison" lui avait fermées. Le 10 avril de la même année , le cardinal Caprara ,légat du pape regroupe en un seul diocèse , les diocèses d'Arras ,boulogne et St Omer pour l'application du concordat . Entre temps , au mois de juin 1801 , l'abbé Vilmant recevait de Dambrines ,préfet de mission l'autorisation de célébrer la messe publiquement à Avesnes . En novembre 1802 , il est agréé par l'EmpereurNapoléon comme curé d'Avesnes et recoit ses pouvoirs de Mgr de la Tour d'Auvergne et prête serment devant lui à la cathédrale d'Arras , le 20 janvier 1803. Ainsi s'installa t-il officiellement à Avesnes le 5 juin de la même année . Ses objectifs sont de promulguer la parole du christ et de restaurer l'église .C'est dans ces conditions que passe les grands evènements du commencement du XIX ème siècle : l'Empire ,la Retauration , les cents jours et la rentrée définitive de Louis XVIII . De 1815 à 1830 , une tranquilité exceptionnelle permet de s'occuper à Avesnes de quelques améliorations . On construit la route départementale d'Avesnes le Comte à Arras d'une part et de Frévent et Abbeville de l'autre . On élève l'hôtel de ville qui de nos jours à été agrandi et aménagé . La révolution de 1830 change peu l'aspect et les habitudes de la localité , deux routes nouvelles coupent Avesnes , celle de Lucheux ( route de Grand Rullecourt appelé aussi chemin de sorchelle ) à la Bassée et celle de St Pol à Bucquoy. Le même année , l'éclairage public est installé et le bureau de poste est établi . La secousse sismique de 1848 est à peine ressentie . Cette année là s'organise la compagnie des sapeurs pompiers substituées aux milices nationales . Plus tard , vers 1857 sont ouverts les chemins d'intérêt commun vers Hauteville et Sombrin . Les chemins ruraux sont empierrés au grand bénéfice des exploitations agricoles ; au bourg, on fait de même pour les rues et dans la grand rue , on établit même des trottoirs . Des écoles sont construites pour les deux sexes ainsi qu'une salle d'Asile . Une maison curiale digne d'un doyenné est édifié (presbytère) et les places publiques font l'objet d'améliorations notables . Une sacristie est ammenée à l'église en 1862. De brillantes fêtes souvent répétées est en parties dues aux sociétés musicales (fanfare , harmonie et chorale) , font affluer les étrangers dans la localité et donnent aux communes locales un éssor inaccoutumé . Peu à peu Avesnes prenait place dans la civilisation du XIX ème siècle, lorsqu'éclatat la guerre contre la Prusse . Ce fut le 28 décembre 1870 le jour du franc marché que les firent leur entrée à Avesnes et s'y installèrent . Mais la victoire remportée à Bapaume par Faidherbe , les obligea à quitter la région , ils évacuèrent Avesnes le 2 janvier 1871 . Au lendemain de la guerre , en 1878 , la commune avait une superficie de 1000 hectares environ pour une population de 1550 habitants ce qui donnait une densité de 155 habitants au km2 . L'artois notamment dans la région d'Arras et de Lens est pendant la première guerre mondiale l'enjeu de combats meurtriers . Il n'est entièrement libéré qu'au cours des derniers combats de l'automne 1918 après avoir terriblement souffert . la reconstitution est rapide , mais l'essor est brisé et les difficultés que rencontre son industrie s'aggravent avec les répercussions de la vie économique . Puis de nouveau occupés par les troupes allemandes dans la dernière semaine de mai 1940 , l'artois est libéré dans les premiers jours de septembre 1944 , au terme de violents combats . L'occupation principale du canton d'Avesnes le comte fut de tout temps l'agriculture . Quand aux métiers de commerce et de l'artisanat ; Ils ont été et sont toujours la véritable vie d'Avesnes le Comte . L'industrie était autrefois florissante à Avesnes le comte , le peignage et le tissage des laines , les étoffes de lin et autres , s'y fabriquaient en grand . Jusqu'au XVIII ème siècle , cette fabrication occuipait bon nombre d'ouvriers . Mais les métiers mécaniques et le perfectionnement de l'industrie ont tué le travail manuel des Avesnois , qui privés de chutes d'eau et de voies de communications n'ont pas même essayé de suivre la marche ascentionnelle des nouveaux procédés industriels . En 1661-1662-1664 , les villes d'Avesnes le comte , Lens et Pernes demandent l'établissement de marchés , ils sont accordés par lettre patente du roi adressé au conseil d'Artois . ainsi ,jusque 1950 , Avesnes doit son importance à ses marchés . Une place assez spacieuse et régulière , porte le nom de "place du marché ou place du marché au beurre ". Elle fut longtemps aussi "le marché au blé " ou "le marché au filet " , marché important pour l'époque ou l'industrie du tissage et des apprêts de toiles et des diverses étoffes était la vie du pays . Le trafic portait sur les fils de chanvre , de lin , de laine et y attirait beaucoup de monde . Il y avait aussi sur cette place "les halles" . elles fut couvertes en 1378 , au centre s'élevait un pilori , autour des halles se trouvaient de nombreuses hôtelleries . Pendant longtemps , il y eut à Avesnes les marchés aux bestiaux . Il occupait la place située en haut d'Avesnes qui s'appelait "le marché à bestes" le 1er mai et le 25 octobre , on y ammenait quantité de chevaux , de bêtes à cornes , de porcs et de moutons . Si loin que l'on peut remonter , on trouvait établi le marché hebdomadaire du mercredi (coutume de 1507) . Seuls subsistent que deux foires annuelles suivant les coutumes ancestrales ; l'une au printemps appelée 'la foire aux belles filles " qui fête la fraîcheur de leurs premières sorties du foyer après l'hiver , l'autre en automne " la foire aux belles vaches " qui mettait en exergue les rondeurs du bétail au pelage lustré après avoir passé l'été dans de bons pâturages . Au cours des siècles , les guerres , les malheurs n'ont naturellement pas épargné Avesnes . Cependant le bourg put conserver son église contrairement à bien d'autres localités de la région . construite pour son gros oeuvre au XVI ème siècle au cours de quelques années de répit dans ce grand conflit séculaire qui à opposé la France à l'Espagne .
(par I Cauwel 1987)
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